06 Mars 2013

Je viens de recevoir ce texte de mon ami Antonio Albanese, au sujet de mon travail sur Orkney, et plus généralement en voyage, alors que j'y suis de retour. J'aime son titre, j'aime ce texte, j'aime Antonio:

Round trip

C’est un aller et retour constant entre la perception et l’invention.
Comme celui du crayon sur la feuille ou du criminel sur les lieux de son crime.
En voyage, Olivier Saudan laisse les paysages impressionner sa rétine de leur lumière. Quand le soir tombe, aux reflets rouges et verts d’un port dans la nuit, ou au premières lueurs du petit matin, dans des gestes qui semblent avoir la qualité des attentions diffuses et l’authenticité des pensées affranchies du contrôle de la conscience, il restitue ces empreintes au papier, comme les souvenirs du jour offrent leurs traces au contenu des rêves.
Les années passent sur ces montagnes reconstituées, ces îles réinventées, ces déserts restitués, ces volcans recomposés, gardiens de l’oubli. Jusqu’au jour où un nouveau voyage, un nouveau paysage, réveille le souvenir et résonne dans la mémoire des images. Alors la condensation opère son œuvre et associe sur le papier le désert marocain aux îles écossaises, les montagnes provençales aux volcans islandais, dans un travail de synthèse entre le temps et l’espace, entre la vie et sa représentation.
Ainsi, dans le cadre qui isole et révèle, le dessin qui apparaît est celui de l’expérience humaine et des deux fils qui tissent son étoffe, la perception et l’invention.