14 Février 2013

Se préparer. Se séparer. Je vais quitter Fortuny. En tous les cas l’abandonner pour quelques temps, lui trouver une nouvelle place, peut-être au côté de l’Islande. Partir pour les îles Orkney. Entre le nord de l’Ecosse et les îles Shetland. Retrouver la solitude du Nord, l’espace, l’immensité de l’océan, mon amour des îles, une forme de spleen, loin des couleurs vives, joyeuses, que Fortuny m’a poussé à utiliser ces derniers mois. J’ai retrouvé à l’atelier ces images de l’Islande tant aimée et dont j’ai dit sans relâche qu’il était évidemment plus facile d’avoir un pays comme maîtresse qu’une femme. Islande, amour total et définitif de ma vie de peintre. Toi que j’ai partagée avec celle que j’aime depuis plus de dix ans et que j’ai revue de nombreuses fois sans elle. Toi, ma boréale, pour qui j’ai failli me perdre dans la « mort noire ». Ton inquiétante luminosité que j’ai toujours vécu comme un flot de couleur, ta tristesse qui me faisait chanter Abba à fond sur tes routes de bouts du monde – Vatnes my love, My love, my life – Take a chance on me – Lay all your love on me– ta nuit qui me faisait croire que le jour est éternel. Combien de fois étais-je avec toi lors de la Saint-Valentin, égaré entre Flüdir et Bifrost, à poser des cailloux gravés « my love » sur des kers, au long de la piste de Gulfoss, pour celle que j’aime. Je recommencerai à Orkney, même si la Saint-Valentin c’est aujourd’hui…