Deux février. La série des 25 Fortuny est terminée. Débutée fin octobre 2011. Au mur le numéro 24 et au sol le 25. S'agit-il vraiment du vide qui s'installe, ou au contraire, enfin, vais-je pouvoir vivre avec calme dans le souvenirs de tous ces moments denses, épiques, douloureux, flamboyant. Et si Fortuny terminé m'amenait la sérénité tant cherchée. Le calme et la douceur. Fortuny, my love.
Et lire encore et encore le poème qu'Antonio m'a adressé pour accompagner la fin de Fortuny.
Que restera-t-il de notre histoire
Quand le dernier mot
La dernière coulure
Auront scellé la fin de nos silences ?
Quel testament survivra
A nos conversations secrètes ?
Toi, le tombeau de mon rêve
L’enfant de mon labeur
De ma fragilité
Et de mon arrogance.
Que restera-t-il de nos repentirs,
De nos étreintes à défier le néant,
De notre entêtement à provoquer la fortune ?
Je t’ai aimé comme je m’aime
Démesurément
Et sans compromis,
Avec la crainte du naufrage
Plus tenace que la mort
Et l’ambition d’un Dieu
Plus ambitieux que celui des hommes.
Peut-être il ne restera rien,
Peut-être la poussière
Rongera comme un vers
Le cadavre incompris
De notre tentation
A sublimer le temps.
Mais surtout ne crois pas mon aimable pêché
Qu’en te laissant partir, je puisse t’oublier
Et pour garder Venise
Je remplirai des églises
A faire pâlir les cierges.