Partir

Dans ma peinture, persistance du sujet, mais le sujet est suffisamment allusif pour ne pas être encombrant dans mon combat des couches, mon combat des limites et des frontières, bref mon combat pour me sentir vivant. C’est un peu baroque, mais je crois profondément vrai. Il y a le sujet, mais il y a aussi la peau. Ce qui persiste, c’est la peau de la peinture. Elle me regarde, et si elle me regarde, c’est qu’elle est vivante (les morts ne voient rien, en tout cas avec les yeux). Donc elle respire, la peinture, elle gonfle, se dégonfle, frémit, vibre, tremble, soupire, aspire, enfle, ondule … Elle est ma vie à l’instant de l’acte. En fait, merci Matisse, je ne peints pas un verre, un sujet quel qu’il soit, je fais de la peinture, je peints la peinture.