La Madone des pélerins ( d'après Caravage), crayon sur papier, 210 x 150 cm, 2007
Je crois l'avoir déjà souvent écrit. Qu'il est dur de peindre après le Caravage et tous les autres, mais particulièrement après lui. Dès lors, ou je me mets à la pêche à la ligne, ou je me confronte et revendique mon droit d'exister comme peintre. De retour de Rome j'ai passé le cap et dessiné La Madone des pélerins. Dessiné, car à ma connaissance il n'existe pas de dessin du Caravage, et dessiné vraiment, à l'oeil, sans projection ou autres artifices. Ainsi je me sens plus léger, comme soulagé d'un poids énorme et finalement assez convaincu que le crayon me convient pas trop mal.
Cet amour pour le Caravage s'est dessiné en même temps que mon amour pour ma femme. Elle m'avait emmené à Rome qu'elle connaissait déjà, nous avions 18 ans à peine et dormions à l'hôtel Frangipane, via Frangipane...En face habitaient la grande amie de ma femme, Isabelle et son frère Gilles, énormes spécialistes du Caravage et du Castelli Romani. Ils nous firent découvrir toutes les églises où se cachaient des tableaux du maîtres, toutes les terrasses où se cachait du Castelli Romani, et moi je découvris un peu plus celle qui allait devenir ma femme. C'est peut-être aussi pour cela que le Caravage compte tant pour moi. Comme quoi, a ceux qui se demandent à quoi peut bien servir l'art, et ils sont plus nombreux que ce que l'on croit, je peux répondre: à aimer.