23 Octobre 2010

Exit Painting

Voilà, je pars travailler dans le Sud de la France. Préparer ma prochaine exposition en lien avec mon séjour à New York. Un nouveau projet pour novembre 2011. C'est bien, j'arrive au bout de l'Islande avec Exit Painting à la Galerie LigneTreize à Genève. A cette occasion j'ai demandé un texte sur mon boulot à une critique d'art habitant Borgarnes. A proximité de ma maison, près de Bifrost. Voilà ce que cela donne. Et pour les fanas, je livre cette vidéo de 40 minutes qui agrémentera la conférence que je donne au Musée d'art et d'histoire de Genève le 11 novembre prochain à 11 heures. Le sujet: "Exit Painting"...Et merci à Katy Perry, Marylin Monroe, Tom York, Noir Désir, Sophie Hunger, Georges Brassens, Jude Law, Rihanna, Pierre-Nicolas, Frédéric, Magali, Marie, Julia, Muse, Camille, Aurélien, Malik, Fabien, Arnaud, et j'en oublie. Tous ceux qui peuplent mes jours et mes nuits, sans qui je ne pourrai rien faire, simplement parce que je les admire, je les regarde, je les écoute, je les repousse, je les reprends. Et ils me font peindre. Merci.


Exit painting
Dieter Roth, Roman Signer, Silvia Bächli, Eric Hattan, et bien d’autres. Et aussi le peintre Olivier Saudan. L’Islande aime les artistes.
Saudan découvre l’Islande en 2003. Une découverte de peintre. La matière, encore et toujours, coulante, figée, en transformation. Ce voyage est déterminant dans son œuvre. Il en ramène des vidéos, des photos et un premier groupe de dessins. À cette occasion se mettent en place les éléments qui vont guider la suite de son travail d’artiste. Les voyages seront le terreau de ses recherches.
En 2007 il reçoit le prix de peinture de la Fondation Sandoz, et, sur les conseils de son ami et commissaire d’exposition Nicolas Raboud, part travailler au Japon, à New York, en Islande, en Ecosse, au Maroc et aux pieds de la Montagne Sainte-Victoire à Aix -en-
Provence. Nous sommes en 2008. Saudan séjourne en Islande en hiver. Les dessins qu’il ramène marquent un tournant décisif dans sa peinture. Parler du monde qui l’entoure. Témoigner de son embarras à ne rien faire de ce qu’il voit. Peindre et dessiner, encore et toujours. Pour dire qu’il y était, qu’il l’a fait. Et surtout développer un ensemble de recherches pour laisser la peinture, sa peinture, « travailler » toute seule, libre, définitivement libre. Cette quête est essentielle chez lui.
Saudan retourne une troisième fois en Islande en février 2010. Il sait maintenant que ce
pays, que cette terre, comme il l’écrit dans sa chronique sur son site – « Islande, mon amour, ma maîtresse » - fait partie de l’étirement de ses jours et de ses nuits.
Les peintures qu’il présente à Genève à la Galerie LigneTreize témoignent avec une force rare de ce lien. Son titre – Exit painting – est un clin d’œil à la musique qu’il écoutait là-bas, en particulier Radiohead et le morceau « Exit music ». Oui, la peinture est plus forte que les peintres et peut les amener à tout arrêter. Exit.
Saudan a fait sienne la phrase que François Aubrun, le peintre français établi face à
la Sainte-Victoire, lui a glissée à l’oreille, peu de temps avant de partir. Toujours une histoire de voyage : « Il faut observer. Laisse le paysage venir à toi. Alors la peinture se fera d’elle-même, toute seule.»
Saudan n’a plus peur de la peinture. Il est un homme libre.


Borgarnes – octobre 2010 – Hrefna Nyenhsdöttir