04 Février 2010



Certains artistes, au moment de parler de leur travail, éprouvent subitement une hésitation tangible, un embarras évident, une gêne difficilement soutenable qui, immanquablement, trahissent les premiers signes de la pudeur. Ils vous regardent l’air inquiet, les yeux troublés, et leur malaise passe aussitôt en vous. Il existe des affects dont l’intensité est telle qu’ils paraissent ignorer toute frontière. La pudeur en fait partie. Elle a le pouvoir de se communiquer de façon quasiment instantanée. Surprendre un mouvement de pudeur chez un être nous rend presque aussitôt pudiques.

Il sera toujours indécent de vouloir fixer quelqu’un qui baisse le regard.

Il sera toujours périlleux de vouloir forcer un silence quand seul le silence s’impose.