20 Mars 2010

Se souvenir

Ces heures passées en jeep à rouler jusqu'au creux des fjords peuplent mes moments de solitude. Là, seul à l'hôtel à Paris - d'accord il y a des destins plus tragiques - alors que "ma femme" est à un congrès de psychiatrie, je me rappelle ces moments sublimes dont je connais maintenant l'importance pour mon travail d'artiste. Des gouffres d'inquiétude, relevant d'angoisses aussi simples que par exemple celles de mourir peuplent alors ces instants. Et me poussent dans mon atelier, ou sur mes feuilles de voyage.
J'avais 14 ans quand j'ai découvert Boris Vian:
"Je voudrais pas crever
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort..."
C'est peut-être cela la peinture: la saveur de la mort