09 Avril 2009

Rognon de veau, tout seul...

Seul dans ma cuisine. Mon repas favori. Personne n'aime ce plat dans ma famille, alors je profite. Mais je suis seul avec mon chat Jerry, qui n'en finit pas de miauler et mon bouledogue qui respire comme une cheminée bouchée, à mes pieds. J'ai de la peine, car je n'ai pas beaucoup de conversation avec moi-même. Je pense à mon travail, à mes étudiants de l'ECAL pour qui la vie n'est pas forcément rose tout le temps, surtout ces dernières journées..., à mon travail ces deux prochains jours où je vais réaliser une peinture murale chez un ami en Valais, avant de partir travailler sur l'île de Batz en Bretagne. La solitude ne me convient pas, mais je fais avec. J'attends un sms de ma femme pour savoir qu'elle est bien arrivée à New York avec notre fils, Aurélien. La vie est à la fois formidable et douloureuse. Et puis je me dis finalement que j'ai grandi, ce qui est un comble à mon âge, que je laisse aller la vie comme elle vient, en lui faisant confiance, que je vais aller me vautrer sur un canapé en pensant encore une fois aux peintures que je dois, que je veux réaliser. Que la vie est une aventure formidable et que je n'en finis pas de la découvrir. Il m'a fallut longtemps pour le savoir. Et je le dois à ma femme, rien qu'à ma femme, qui m'a appris à savoir être seul et libre. L'amour est formidable, d'autant plus lorsque l'on n'est pas ensemble.