LA vue

Depuis la propriété de François Aubrun, elle est là, dominante, comme un monstre qui sommeille. Couchée, parfois arrogante, parfois soumise, mais toujours prête à bondir, à dévorer ses futures victimes: les artistes. Car c'est de cela qu'il s'agit. Qui de la montagne ou de moi va mourir? Crever à ses pieds en pensant avoir dit ce qu'il y a à en dire. Peut-on parler du Corps après Cézanne? Mais je veux vivre. Et si arrêter de dessiner était la solution. Ils sont tous tellement meilleurs que moi. Ne pas se laisser submerger par la tentation du repos. Vivre est un combat. Peindre est un combat. Alors je continue. Je vais le bouffer ce corps.